Idées reçues

 

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​Un traumatisme crânien, cela n’est pas grave…

 

FAUX. Les atteintes cérébrales acquises concernent 130 000 personnes par an en France. La sévérité se mesure sur une échelle (l’échelle de Glasgow). Si 80% des traumatismes crâniens sont qualifiés de « légers », il n’en demeure pas moins que les trajectoires sont à chaque fois individuelles. Dans les cas les plus sévères au terme de  la phase de rééducation, l’approche diagnostique  disparaît au profit de celle du handicap résiduel.

Toutes les situations post-traumatiques peuvent être observées : de l’absence totale de séquelles à la persistance d’un état végétatif chronique.

L’impact des traumatismes crâniens légers est souvent mal évalué : 10 à 15% des personnes conservent des difficultés invalidantes dans leur vie quotidienne. Longtemps considéré comme une symptomatologie à connotation psychiatrique (« syndrome subjectif »), le traumatisme crânien léger est aujourd’hui reconnu à part entière.

 

La lésion cérébrale peut être d’origine diverse.

 

VRAI. Le traumatisme crânien suite à un accident de la voie publique était majoritaire dans les années 1970. Aujourd’hui, grâce à la prévention routière, cette part relative a baissé ;  d’autres origines à l’époque plus marginales occupent une place importante : Il s’agit notamment des chutes, des accidents de sport, des agressions et plus largement des anoxies cérébrales, des tumeurs cérébrales.

 

L’éveil du coma est magique.

 

FAUX. L’éveil d’un coma plus ou moins prolongé ne se fait jamais d’un moment à l’autre. Il s’agit d’une phase souvent longue au cours de laquelle la personne retrouve un niveau de vigilance fluctuant, alternant présence et absence au monde. Le retour à un niveau de conscience  ordinaire n’est jamais brutal.

De plus, cette période d’éveil est marquée par un oubli à mesure. Cette période d’amnésie post-traumatique (PTA) est marquée par une désorientation dans le temps et dans l’espace et par un oubli à mesure. Le blessé doit faire le pont entre le passé et le présent. Sa durée est très variable, mais elle peut être très prolongée (jusqu’à plusieurs mois ou années) et elle constitue un critère prédictif parmi d’autres du devenir à long terme de la personne.

 

Le handicap, ça se voit.

 

FAUX. Les séquelles post-traumatiques sont souvent qualifiées de « handicap invisible ». En effet, lorsque les atteintes sensori-motrices ont bien récupéré, les difficultés résiduelles concernent la sphère cognitivo-comportementale.

Les troubles cognitifs souvent méconnus peuvent mal interprétés et sont sources d’exclusion sociale, professionnelle, voire familiale. Le risque  post-traumatique majeur est celui de l’isolement de la personne ne pouvant « faire mieux ». Il ne s’agit pas de bonne ou mauvaise volonté, mais de séquelles post-traumatiques invalidantes.

Le handicap, lorsqu’il est d’origine cognitive, comportementale, ou même sensorielle, n’est pas toujours visible d’emblée.

 

Le traumatisme crânien chez l’enfant n’a pas de conséquences à l’âge adulte.

 

FAUX. Le traumatisme crânien est le traumatisme le plus fréquent chez l’enfant et la première cause de mortalité et de séquelles chez les plus de 1 an dans les pays développés. Les nouvelles recommandations soulignent le rôle majeur donné à l’évaluation clinique.

Les séquelles peuvent ne pas être visibles d’emblée car le traumatisme peut avoir causé des lésions dans des régions cérébrales qui ne sont pas encore matures et fonctionnelles. Lorsque l’enfant atteint l’âge où ces fonctions doivent émerger, les séquelles deviennent visibles (exemple : troubles de l’attention ou des apprentissages devenant évidents lorsque l’enfant rentre à l’école).

Le traumatisme crânien peut perturber le processus de développement et de maturation du cerveau et les séquelles définitives ne sont totalement connues que lorsque l’enfant a atteint l’âge adulte, à la fin de la maturation cérébrale. 

Ainsi, à l’âge adulte, les difficultés d’apprentissage les troubles cognitifs, comportementaux et d’adaptation sociale représentent des handicaps sociaux et professionnels pouvant altérer l’insertion de la personne et sa qualité de vie : Consulter un service spécialisé (Médecine Physique et Réadaptation) peut s’avérer nécessaire même à distance du traumatisme afin de prendre en charge les troubles.

 

Il ne faut jamais secouer un bébé.

 

VRAI. Secouer un bébé peut provoquer la mort, engendrer des lésions irréversibles au cerveau, et générer ainsi des handicaps pour la vie entière. Les séquelles sont très fréquentes et particulièrement sévères. Elles comportent des troubles neurologiques (hémiplégie, quadriplégie, épilepsie…), des troubles cognitifs (troubles du langage, de l’attention, de la concentration, difficultés d’initiative, retentissant sur les apprentissages et la scolarité), des troubles visuels, ainsi que des troubles du comportement.
Des campagnes de prévention sont régulièrement mises en place. Secouer un bébé relève d’une infraction pénale.

 

Cette liste d'idées reçues a été rédigée par Monsieur James Charanton, Directeur du Centre Ressources Francilien du Traumatisme Crânien. Mise en ligne le 20 Février 2017.